Oléagineux Une offre variétale à adapter aux nouveaux enjeux
Promosol, l’association pour la promotion de la sélection des plantes oléagineuses, fédère les initiatives publiques et privées pour sélectionner des variétés qui satisfont les besoins des agriculteurs et de tous les acteurs de l’aval.
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Lors d’un colloque organisé le 18 octobre à Paris à l’occasion de ses 40 ans, Promosol (association pour la promotion de la sélection des plantes oléagineuses) a fait le point sur les nouveaux enjeux de la recherche pour l’avenir des filières des oléagineux et plantes riches en protéines. L’objectif est de mieux prendre en compte les nouvelles exigences de qualité de la graine et d’offrir des variétés adaptées aux besoins des agriculteurs et de tous les acteurs en aval. Tout en répondant aux exigences des consommateurs de disposer d’une alimentation saine.
« Les agriculteurs ont besoin de variétés à rendements stables afin de minimiser les aléas, souligne l’association. Ils ont besoin de « robustesse » agronomique, c’est-à-dire de disposer de variétés compatibles avec des conditions climatiques et agronomiques, de plus en plus difficiles et bouleversées, tout en limitant les intrants. »
« Nous demandons des variétés performantes qui nous permettent de gagner notre vie », appuie Christian Daniau, agriculteur en Charente et membre du conseil d’administration de la Fop (Fédération des producteurs d’oléagineux).
Pour Promosol, « les recherches sont organisées pour sélectionner des variétés sur de nouveaux critères répondant à ces enjeux, tout en préservant des objectifs de rendement. Par exemple, alors que la culture de tournesol dans le Midi toulousain a été confrontée à une baisse des précipitations de 40 millimètres en 30 ans, le rendement de cette culture continue de progresser. »
« Jamais dans l’histoire de la sélection du colza, on a eu une telle pression sur les épaules », confirme Jean-Pierre Despeghel, directeur de la recherche en colza chez Monsanto. Les semenciers doivent en effet sélectionner des variétés avec une meilleure tolérance aux bioagresseurs, au froid, à la sécheresse, une meilleure efficience à l’azote, une meilleure qualité protéique…
Accession aux nouveaux débouchés
« Un des nouveaux défis pour la filière est l’accession à de nouveaux débouchés, signale également Christophe Vogrincic, responsable de la zone sud chez Terres Inovia. Avant le débouché de masse, c’était l’huile mais il y a aujourd’hui la concurrence du palme. Il faut donc aller chercher des qualités d’huile différentes, pour obtenir des huiles plus techniques. L’autre enjeu, ce sont les protéines végétales pour les coproduits des oléagineux. D’où la nécessité d’avoir des variétés plus riches en protéines. Il faut aussi regarder la qualité de ces dernières. » « L’objectif est que le colza soit un peu plus un protéagineux demain », formule même Sébastien Chatre, coordinateur de la R&D dans le doomaine des oléoprotéagineux chez RAGT.
Beaucoup d’intervenants au colloque ont par ailleurs insisté sur la nécessité de maintenir les efforts sur la diversité des ressources génétiques. Jean-Pierre Despeghel s’est ainsi félicité de la mise en place des programmes Probiodiv et Bingo visant à exploiter la biodiversité des deux espèces fondatrices du colza (la navette et le chou) pour l’amélioration génétique de la culture. « C’est une opportunité extraordinaire d’élargir la base des traits qui vont nous permettre de répondre aux grands enjeux du colza après 2020 », estime Jean-Pierre Despeghel. Mais cela nécessite un énorme travail de phénotypage du matériel obtenu dans le cadre de ces programmes.
« L’amélioration de la performance de la sélection génomique est un autre enjeu important pour les deux, trois ans qui viennent », a estimé par ailleurs Michel Renard, chercheur en génétique et amélioration des plantes à l’Inra.
Contexte pédoclimatique
Sélectionner des variétés répondant aux nouveaux enjeux, c’est bien. Mais encore faut-il que ces variétés soient adaptées au contexte de l’exploitation. Terres Inovia travaille ainsi actuellement à la mise en place de listes de variétés de colza recommandées pour les producteurs pour tel ou tel contexte pédoclimatique. « Nous devons adapter le conseil variétal à la variabilité des contextes », souligne Christophe Vogrincic.
Créée en 1977, Promosol est issue d’un partenariat mis en place par l’institut technique Terres Inovia, les semenciers français et la recherche publique française, l’Inra, avec le soutien de l’interprofession. Ce partenariat a notamment été à l’origine d’autres projets de recherche récents comme les projets Rapsodyn (colza) et Sunrise (tournesol) dans le cadre d’Investissements d’avenir.
I.E.
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